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Dans un contexte marqué par une détérioration de la situation financière de certaines TPE-PME et l’impossibilité d’accéder aux données financières de plusieurs de leurs partenaires commerciaux, de nombreuses entreprises cherchent à renforcer leur gestion du poste client. Un objectif que leur permettent d’atteindre les solutions innovantes mises à leur disposition par les spécialistes du secteur, qui reposent de plus en plus sur l’intelligence artificielle.
Les acteurs de la gestion du poste client se veulent plus que jamais à la pointe de la technologie. En octobre dernier, l’Association française des credit managers (AFDCC) créait une commission dédiée à l’innovation, dont la mission consiste notamment à effectuer un travail de veille sur les nouveautés (intelligence artificielle, open data, etc.) susceptibles d’influencer le quotidien de ces professionnels. Une démarche qui n’est pas isolée, les spécialistes du poste client ayant dernièrement accru leurs investissements dans le développement d’outils digitaux embarquant des technologies innovantes : Factofrance et BNP Paribas Factor s’appuient ainsi dorénavant sur des robots pour automatiser l’imputation des règlements et accélérer la mise à disposition des fonds auprès de leurs clients, tandis qu’Ellisphère recourt au machine learning pour modéliser des scores de défaillance d’entreprises plus performants et que Sidetrade utilise le traitement automatique du langage naturel (natural language processus) pour automatiser des tâches liées à la communication avec le client…
Trois quarts des comptes publiés sous couvert de confidentialité
Ces développements interviennent alors que les attentes des entreprises en matière de services se sont renforcées sous l’effet d’un environnement réglementaire et conjoncturel devenu moins favorable.
«Suite à la loi Hamon de 2014 et à la loi Macron de 2015 autorisant la confidentialité des comptes annuels d’un certain nombre de TPE et PME, 76 % des entreprises ont, l’an passé, publié leurs comptes sous couvert de confidentialité, contre moins de 40 % avant ces lois, explique Laura Delmas, dirigeante du cabinet de conseil en credit management ACM Experts et membre de la Commission Innovation de l’AFDCC.
Principale conséquence pour les entreprises : elles ont beaucoup moins de visibilité sur la santé financière de leurs clients ». Un manque de visibilité d’autant plus préjudiciable que la dynamique de reflux des défaillances d’entreprises, notamment depuis 2016, a été freinée en 2018. Selon Altares 54 600 procédures collectives ont été prononcées, soit à peine 1% de moins qu’en 2017. D’autre part, les retards de paiement, bien qu’ils se soient globalement stabilisés sous la barre des 11 jours en 2018, continuent de peser sur un certain nombre de trésorerie d’entreprise, repartent à la hausse depuis le début de cette année, au regard notamment des évènements sociaux que la France traverse actuellement.
La gestion du risque gagne en profondeur
Dans ce contexte le cabinet de conseils en credit management ACM Experts observe, depuis deux ans, une nette volonté des entreprises à structurer davantage leur poste client, notamment pour éviter de se trouver face à des retards de paiement. A cet effet, elles s’attachent notamment à automatiser leurs processus de gestion du risque client, notamment en mettant en place des solutions métiers en la matière tels que ceux proposés par Sidetrade ou Eloficash, qui intègrent pour certaines des technologies très innovantes. « Ces logiciels embarquent par exemple des technologies d’intelligence artificielle capables de capter et de consolider des données internes et externes à l’entreprise puis de calculer des cotations automatisées sur le niveau de risques des clients et ce pour certaines, dès la phase de prospection. Ces technologies permettent ensuite d’alimenter ces cotations en fonction de l’évolution financière de l’entreprise (comportement de paiements, inscription aux privilèges, bilans…) ajoute Laura Delmas. Les entreprises disposent alors d’informations précises pour sécuriser leur poste client et optimiser la gestion du recouvrement de créances. L’impact de l’intelligence artificielle va simplifier et faire évoluer le métier des credits managers, plus prédictif et plus collaboratif. »